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L'identification des animaux de compagnie

01/10/2024 Conseils du vétérinaire
L'identification des animaux de compagnie

L’identification est la seule preuve officielle et irréfutable de l’identité et l’origine de l’animal.

❖ Est-ce je dois identifier mon animal et à quel âge ?

L’identification des animaux domestiques est obligatoire en France pour les carnivores domestiques nés après le 1 er novembre 2021 : les chiens avant l’âge de 4 mois, pour les chats et les furets à partir de 7 mois. Cette obligation est valable même si votre animal ne sort pas. Ils sont enregistrés sur le fichier I-cad.

L’identification est obligatoire avant toute cession de ces animaux, elle est souvent réalisée dès la 1ère visite de l’animal chez son vétérinaire lors de sa primo vaccination (à l’âge de 2 mois). Le défaut d’identification d’un animal est maintenant sanctionné d’une contravention de 4ème classe, soit jusqu’à 750€ d’amende. Les autres animaux de votre foyer (lapins, rats, cobayes, oiseaux…) n’ont pas l’obligation d’être identifiés mais elle est possible par une puce électronique spécifique avec inscription sur le fichier vétoNAC.

Les animaux sauvages non domestiques sont répertoriés sur I-fap (taxonomie disponible sur leur site).

Les chevaux sur le SIRE.

❖ Pourquoi faire identifier son animal (outre l’obligation légale) ?

C’est avant tout une protection en cas de perte ou de vol pour vous permettre de le retrouver plus rapidement et de prouver que vous en êtes bien le propriétaire. Si votre animal est trouvé, et non identifié, après 8j de fourrière, s’il n’est pas réclamé, il sera mis à l’adoption. Elle permet également de lutter contre le trafic des animaux.

C’est aussi la possibilité de séjourner dans des endroits où l’identification est exigée : camping, centre de vacances, pensions….

L’identification par puce électronique permet également de voyager en dehors des frontières. L’identification est d’ailleurs obligatoire pour la délivrance, par votre vétérinaire, d’un passeport européen. D’autres obligations légales sont nécessaires selon les pays concernés (vaccination, certificats sanitaires, prise de sang, …)

❖ En pratique, comment identifier son animal ?

L’identification par tatouage (à l’aide d’un dermographe sous anesthésie dans l’oreille ou la face interne de la cuisse) était la méthode d’identification la plus répandue il y a quelques années mais elle a été supplantée par l’implantation sous cutanée d’un transpondeur (de la taille d’un grain de riz) inclus dans un insert posé par votre vétérinaire. C’est une solution infalsifiable, efficace d’un point de vue traçabilité et facile à mettre en place (l’anesthésie n’est pas forcément nécessaire comme pour le tatouage).

La puce électronique est également obligatoire pour le transport des animaux au-delà des frontières. Le transpondeur émet une onde électromagnétique portant un signal codé par 15 numéros. Ce numéro (rentré dans le fichier internet d’i-cad par votre vétérinaire dès l’implantation) peut être lu à l’aide d’un lecteur spécifique détenu par les vétérinaires, mairies, fourrières, associations, SPA…

N’oubliez pas de mettre à jour le fichier i-cad et déclarer les évènements (animal perdu, volé, décédé changement de coordonnées ou de propriétaires).

❖ Pour en savoir plus : une puce électronique dont l’utilité se développe !

Certaines puces électroniques aujourd’hui permettent via un biocapteur de renseigner la température corporelle de votre animal sans utiliser de thermomètre, juste via le lecteur de puce (Thermochip). Vous reconnaitrez que c’est une méthode simple et bien moins invasive que le thermomètre rectal classique !

Mais ces puces implantées sous la peau peuvent aussi être utilisées dans le domaine de la domotique. Il existe des accessoires telles que gamelles, chatières… qui reconnaissent la puce électronique de votre animal dans leur fonctionnement et vous pouvez programmer les sorties (et les entrées) des chatières mais aussi programmer les heures des repas et être certain que seul votre animal mange (idéal pour les régimes quand il y a plusieurs animaux dans la maison).

La puce GPS sous cutanée n’est encore qu’une invention restée au stade de l’idée, la technologie n’étant pas encore au point. Toutefois il existe des colliers traceurs GPS très utiles en cas de fugue pour compléter la puce électronique obligatoire.



Pour en savoir plus :

Le fichier d’identification des animaux domestiques de compagnie en France https://www.i-cad.fr/

Un article écrit par une vétérinaire spécialisée en droit animalier avec liens législatifs https://savoir-animal.fr/identifier-animal-compagnie-je-dois-je-peux-quel-but/

https://www.depecheveterinaire.com/l-identification-electronique-en-pratique_679F5288396AA768.html

Les bases de l’éducation du chiot
Les bases de l’éducation du chiot

05/09/2024 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

L’éducation du chiot est primordiale car elle conditionne le comportement et le caractère qu’il adoptera à l’âge adulte. C’est durant ses premiers mois d’existence que la vie entière de votre animal va se forger, plus l’éducation commence tôt, mieux le chien apprendra et grandira dans de bonnes conditions. Un chien éduqué est un chien équilibré.Comme un enfant, le chiot joue, teste, essaye, fait des bêtises (parfois involontaires), cette attitude normale participe à son éducation. Il convient d’être tolérant, patient pour lui montrer plusieurs fois les bons gestes qu’il devra acquérir sans systématiquement faire appel aux punitions. Une bonne éducation est basée sur la bienveillance, la récompense.❖ Apprentissage des limitesEn l’absence de la mère après l’adoption vers l’âge de 2 mois, c’est le maitre qui prend le relais dans les jeux éducatifs. Il faut stopper les jeux violents ou excitants, empêcher le mordillement trop fort en bloquant le chiot par la tête ou la peau du cou pour le forcer à se calmer et à acquérir des autocontrôles. Ne pas crier, ne pas frapper.❖ Sociabilisation et hiérarchieIl faut interdire au chiot de suivre ou privilégier une personne unique pour éviter l’hyper attachement, tout le monde doit s’en occuper. Vous devez également lui apprendre à se sociabiliser et accepter les autres à l’intérieur et à l’extérieur du domicile. Le lieu de couchage du chiot doit être éloigné de celui de son propriétaire et à l’abri des regards pour ne pas surveiller les allées et venues des gens.Les caresses, quand l’animal est calme, et les jeux sont toujours à l’initiative des maîtres. S’il réclame, imposez-lui de s’asseoir par exemple pour garder l’initiative du contact.Les repas doivent être donnés après le repas des maîtres, ne rien donner à table. Il doit manger seul (inutile de le regarder) mais s’il n’a pas tout mangé après un temps donné, il faut lui enlever.❖ PropretéCet apprentissage s’acquière généralement entre 4 et 6 mois. Il faut renforcer les bons comportements. Emmenez le dehors dès qu’il se réveille et dans les minutes qui suivent ses repas.Félicitez-le chaleureusement dès qu’il a fait ses besoins. Si vous voyez le chiot uriner dans la maison, prenez-le doucement par la peau du cou en disant « non » fermement et emmenez le dehors. Si vous découvrez la « bêtise » après coup, ne le punissez pas, restez calme (inutile de lui mettre le nez dedans), nettoyez sans eau de javel quand le chien est dans une autre pièce pour qu’il ne puisse pas prendre le ramassage pour un jeu. Il n’est jamais trop tard pour éduquer un chien, mais cet apprentissage est plus facile quand il est jeune. Il existe des cours collectifs, entre chiots, bénéfiques pour vous et votre animal, ils aident à acquérir les bases et à créer un lien entre vous.Par contre, consultez votre vétérinaire si votre chien est agressif, craintif ou hyperactif pour identifier rapidement et traiter le problème.Pour en savoir plus :https://www.caminteresse.fr/animaux/comment-eduquer-un-chiot-11190632/Ecole du chiot : cours collectifs entre chiots partout en France https://www.ecoleduchiot.fr/Vidéo cours d’éducation canine pour les enfants : https://www.youtube.com/watch?v=eCq5OY2KF4kSource :Cours de base du GECAF : Groupe d’Etude du Comportement des Animaux Familiers

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Voyager avec son animal de compagnie
Voyager avec son animal de compagnie

06/08/2024 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Avoir un animal (chien, chat ou furet) c’est aussi définir dans quelles conditions auront lieu vos vacances : partir en France, à l’étranger, en train, enavion, en voiture ou le faire garder ? Quelques soient vos choix, il ne faut pas s’y prendre au dernier moment !❖ Partir à l’étranger ou en France avec son animalLe tatouage est un mode d’identification valable en France mais pour voyager, il faut un passeport européen qui nécessite obligatoirement une identification électronique (sauf si l’animal a été tatoué avant 2011)Le vaccin contre la Rage est le seul vaccin légal fait par un vétérinaire sanitaire et reporté dans le passeport Européen (animal préalablement identifié). Le vaccin Rage nécessite un délai de 21j avant d’être valable et n’est effectué qu’à partir de l’âge de 3 mois. Il est donc impossible de voyager avec un animal de moins de 15 semaines.En fonction du pays de destination, il est impératif en amont d’appeler l’ambassade du pays concerné ainsi que la compagnie aérienne ou ferroviaire qui peut imposer des conditions particulières : sérologie rage (pour prouver que le vaccin est efficace), vaccinations particulières, antiparasitaires externes, vermifuges et même d’autres analyses.En tant que particulier, vous ne pouvez pas voyager avec plus de 5 animaux.Quand les formalités sont effectuées, en fonction du pays ou de la compagnie, il faudra établir chez votre vétérinaire un certificat de bonne santé pour s’assurer qu’il est capable de voyager et de rentrer dans le pays prévu.Parfois, il faudra même une contre signature de la DDPP (direction départementale de la protection des populations) pour pouvoir sortir du pays.Beaucoup d’hébergements sont « dog friendly ».Certain centre de vacances et camping, même en France, demandent des vaccins et un passeport.L’identification reste obligatoire même sans voyager.Il faudra vous assurer auprès de votre vétérinaire des maladies présentent dans les régions/pays que vous comptez visiter afin qu’il prescrive par exemple, des antiparasitaires contre les tiques transportant la piroplasmose ou les phlébotomes véhiculant la leishmaniose, ou juste une lotion tannante des coussinets quand c’est un pays chaud ou qu’il y a de la neige…❖ Mode de transport- La voiture : veiller à ce que l’animal ait un espace suffisant, un véhicule climatisé de préférence, et faite une pause toutes les 2 heures (avec laisse et harnais) pour se dégourdir les membres, boire et faire ses besoins. Votre vétérinaire pourra prescrire un médicament adapté s'il est malade en voiture.- Le train : Les animaux sont tolérés dans le train (mais interdit dans l’Eurostar) s'ils ne gênent pas les autres passagers et doivent être placés aux pieds ou sur les genoux. Un animal de moins de 6 kg devra être dans une cage ou un sac de 45x30x25cm. Un animal plus gros devra être en laisse et muselé et paiera ½ tarif ou 35€ selon les compagnies.- L’avion : selon la taille de votre animal et les règles de chaque compagnie, il voyagera en cabine en sac ou en soute climatisée et pressurisée (il faudra louer ou acheter une cage réglementaire en se renseignant auprès de la compagnie). Préférez les vols directs.Attention : le nombre d’animaux est limité par vol et certaines compagnies interdisent désormais les races brachycéphales en fret ou en soute.❖ Pour en savoir plus : Comment faire garder son animal ?Amis, famille ou voisins peuvent passer quotidiennement s’occuper d’un chat en sachant que selon l’animal à partir de 10-15j, un chat de compagnie commence à trouver le temps long.Un chien peut être gardé chez des amis/voisins ou mis en pension pour s’assurer de ses besoins quotidiens. Mais attention, les pensions sont souvent prises d’assaut pendant les vacances scolaires, il faut réserver rapidement, voir même d’une année sur l’autre. Une pension pour chien coute entre 20 et 100€/jDe nouvelles solutions voient le jour depuis quelques années :- Les prêts de maison contre bons soins, un échange de bons procédés comme sur Nomador ou M’sitting ou sur la page Facebook « garde d’animaux en échange de prêt de maison »- Confier son animal et/ou sa maison contre rémunération comme sur les sites Maison gardée, Petsitoo, Ani seniors, Animaute, Homesitting. Comptez 15 à 50€/j- Séjour en garderie ou hôtel dans les grandes villes, souvent onéreux mais très professionnel. Conseils et formalités pour voyager dans chaque pays https://www.anivetvoyage.com/Vidéos « partir en voyage avec son animal » https://www.youtube.com/watch?v=hG-didtIiXgComment faire garder son chien par des particuliers ? https://www.santevet.com/articles/comment-faire-garder-son-chien-par-un-particulierUne sélection d’hébergement dog-friendly https://emmenetonchien.com/

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L’euthanasie
L’euthanasie

01/07/2024 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

L’espérance de vie moyenne de nos animaux est bien inférieure à celle des humains, tous les propriétaires sont ou seront confrontés à leur décès. C’est une épreuve douloureuse à traverser qui peut s’avérer encore plus difficile quand il faut prendre la décision de le faire euthanasier.L’euthanasie est un acte médical vétérinaire indolore destiné à abréger la vie d’un animal présentant une pathologie physique ou mentale à l’origine de souffrances pour lui-même et son entourage.Chaque euthanasie est unique et justifiée par de nombreux facteurs dont le choix appartient au propriétaire de l’animal mais l’évaluation de la nécessité d’un tel acte dépend de l’appréciation du vétérinaire qui a le droit de refuser s’il juge cet acte inapproprié ou que d’autres solutions accessibles sont applicables. ❖ Quand prendre la décision ?C’est une décision extrêmement difficile à envisager mais qui est pratiquée uniquement pour éviter de trop grandes souffrances physiques et morales à l’animal. C’est donc paradoxalement un dernier acte d’amour pour votre compagnon.Voici quelques questions dont une ou plusieurs réponses positives méritent d’en discuter avec votre famille et votre vétérinaire :• Votre animal souffre-t-il ? Est-ce que sa vie quotidienne est impactée ? (Mange-t-il ? se déplace-t-il seul ? est ce qu’il se soulage sous lui ? est ce qu’il gémit ?)• Votre animal est-il atteint d’une maladie incurable sans rémission possible avec un traitement lourd, un épuisement, de fortes douleurs ?• Votre animal est-il dangereux, agressif, parfois incontrôlable ? Avez-vous consulté un comportementaliste ? A-t-il déjà eu des traitements ou une thérapie comportementale sans succès ?❖ Comment se déroule une euthanasie ?Le propriétaire peut, au regard de ses émotions, assister à toute ou une partie de la procédure ou ne pas rester. C’est une démarche personnelle, personne ne vous jugera.L’acte en lui-même se compose de 2 temps :• La première injection par voie veineuse ou intramusculaire vise, via l’injection d’anesthésiants, à plonger votre animal dans un coma artificiel afin qu’il perde conscience et qu’il ne ressente plus aucune douleur.• La deuxième injection vise à arrêter la fonction cardiaque puis respiratoire via l’injection d’anesthésiants puissants par voie veineuse ou intra cardiaque selon la situation.Votre animal ne sentira absolument rien, c’est une anesthésie de plus en plus profonde qui arrêtera ses fonctions vitales pendant son sommeil.Les yeux de votre animal resteront ouverts pendant et après l’acte, c’est normal chez nos animaux. Il pourra aussi faire une ou plusieurs grandes inspirations. Plus rarement, il peut également subir une crise épileptiforme pendant la phase d’endormissement (réaction des anesthésiants sur le système nerveux central) mais il est déjà endormi et inconscient. Et enfin, pas systématiquement, des petits tremblements musculaires peuvent persister quelques minutes après le décès.❖ Pour en savoir plus : Que faire de son corps ?• L’enterrer dans mon jardin :Il est dorénavant interdit d’enterrer soi-même un animal et ce même dans son jardin. Vous devez confier la dépouille de votre animal de compagnie à un vétérinaire dans les 48h maximum pour qu’il se charge de le faire incinérer dans un crematorium animalier ou contacter directement le crematorium près de chez vous.Se débarrasser de la dépouille d’un animal peut être puni d’une amende de 3750€.• Le faire incinérer dans des crematoriums dédiés avec 2 options :Collective : votre animal est incinéré avec d’autres animaux de compagnie et les cendres sont enfouies dans un site spécialisé où il vous sera possible de vous recueillir.Individuelle : plus onéreuse, votre chien est incinéré seul, vous pouvez si vous le désirez, fixer le RDV pour y assister et récupérer ses cendres dans une urne que vous aurez pu choisir.Quand les cendres ne sont pas récupérées, elles sont dispersées dans le parc du crématorium ouvert au public pour permettre le recueillement.• Inhumer son chien dans un cimetière animalier :Bien qu’il n’y en ait pas partout, ce service funéraire se développe, vous aurez une place pour les cendres ou le corps de votre compagnon à la manière d’un cimetière humain. Il existe aussi des cimetières virtuels où vous pourrez rendre hommage et déposer les souvenirs de votre compagnon. Sources :https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F33426#:~:text=Vous%20pouvez%20confier%20la%20d%C3%A9pouille,48%20heures%20suivant%20le%20d%C3%A9c%C3%A8s.Pour en savoir plus :Quelques livres sur le deuil animalier :Au Revoir Blaireau, Susan Varley, à partir de 6 ansLe deuil D’Olivia, Martine Latulippe, Nathalie et Catherine Parent, à partir de 3 ansSacha et Gribouille, Anaïs Caux, de 2 à 7 ansSon odeur après la pluie, Cedric Sapin-DefourMon chat Mon chien va partir, Dr Frantz Coppé

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Les maladies dentaires du lapin, vous connaissez ?
Les maladies dentaires du lapin, vous connaissez ?

03/06/2024 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Les maladies dentaires du lapin peuvent se développer à tout âge et sur n’importe quel individu. Pourtant, il existe de nombreux facteurs qui vont favoriserl’apparition de certaines de ces maladies et toucher préférentiellement certaines catégories de population.Tout d’abord, il est nécessaire de faire la différence entre les maladies d’origine congénitales et les maladies acquises. Dans le premier cas les problèmesdentaires font suite à une mauvaise conformation de la mâchoire ou de la qualité de la dent et touchent des individus plutôt jeunes (<1 an). Les maladies acquises se développe plutôt chez des individus d’âge moyen, entre 3 et 4 ans environ, et font suite à des anomalies chroniques dans l’entretien du lapin, etnotamment à une alimentation inadaptée. ❖ Un petit point sur la bouche du lapin.Le lapin est un animal hypsodonte, c’est-à-dire qui possède des dents avec une grande couronne dentaire et qui poussent en continue tout au long de la vie de l’animal. Le lapin est donc forcé d’user ses dents tout au long de sa vie pour que ce phénomène s’équilibre. L’usure régulière des dents est essentiellement permise par la mastication de fibres alimentaires avec des mouvements en rotation des mâchoires. L’alimentation joue donc un rôle central lorsqu’il s’agit de la santé des dents du lapin. Une alimentation pauvre en fibre va privilégier des mouvements masticatoires du haut vers le bas à l’origine d’une surpression sur les racines dentaires favorisant des anomalies de la pousse (déviation, agénésie, régression du bourgeon dentaire…) voire des infections des racines (infection simple, abcès, nécrose…).Sur chaque hémi-mâchoire supérieure, le lapin possède deux incisives (la principale et une petite vestigiale derrière), pas de canine (l’espace vide laissé par cette absence sur la mâchoire est appelé diastème), trois prémolaires et trois molaires. Sur chaque hémi-mâchoire inférieure, le lapin possède une incisive, pas de canine, deux prémolaires et trois molaires. Sur les races naines, chez qui le chanfrein est plus ou moins court, certaines de ces dents peuvent être atrophiées ou mal positionnées car la bouche est trop petite. De même, chez ces races, le prognathisme (mâchoires inférieures plus en avant que la supérieure et défaut d’affrontement des incisives) est une anomalie plus fréquente que chez les races au chanfrein plus long.❖ La malocclusion des incisives, maladie congénitale ou acquise ?La maladie dentaire congénitale la plus fréquente est la malocclusion des incisives secondaire à un prognathisme plus ou moins prononcé. Elle est à l’origine d’une élongation anormale des incisives avec les incisives supérieurs qui « bouclent » vers l’intérieur de la bouche et les inférieures qui partent versl’avant ou remontent devant le nez. Ce mauvais positionnement empêche l’animal de se nourrir correctement. La malocclusion congénitale se développe dans les premiers mois de vie de l’animal et n’est pas toujours décelée à l’adoption.Lorsque la malocclusion se développe au-delà de 1 an, elle est en général plutôt acquise : à la suite d’un traumatisme unique (chute) ou répété (mâchonnements compulsif des barreaux de la cage par exemple), d’une fracture d’une ou plusieurs incisives, suite à une élongation anormale des molairesqui entraine l’ouverture de l’angle d’occlusion et à terme entraine un défaut d’affrontement.❖ La malocclusion des molaires, une histoire de nourriture mais pas que !La malocclusion des molaires est une maladie acquise. L’origine communément admise pour cette maladie est, comme indiqué plus haut, un défaut d’usure des dents lié à un manque de fibres dans la ration alimentaire. Une autre hypothèse évoque une carence chronique en calcium et/ou en vitamine D qui serait à l’origine d’une fragilisation des zones d’insertion des dents et une dégénérescence des racines dentaires.Ces différents facteurs entrainent une déviation progressive de la pousse des dents et la création de pointes dentaires qui peuvent, à terme, blesser la langue ou les joues et créer des ulcères. Cela favorise également les infections dentaires pouvant aller jusqu’à l’abcès voire jusqu’à l’infection osseuse.❖ Traitement et pronostic des maladies dentaires.Concernant la malocclusion des incisives, le traitement d’urgence consiste à limer les dents sous anesthésie flash avec une lime rotative pour permettre à l’animal de remanger correctement. En revanche, la coupe des dents à la pince est à proscrire puisqu’elle fragilise un peu plus l’insertion des dents et augmente le risque de fractures dentaires. A court terme, l’extraction chirurgicale des incisives est conseillée car la malocclusion tend rapidement à s’aggraver et la fréquence des limages à augmenter (toutes les 6 à 3 semaines en moyenne).Pour une malocclusion des molaires, la prise en charge est différente puisqu’elle touche le plus souvent l’ensemble de la denture. Le traitement de choix est un limage dentaire sous anesthésie à répéter plus ou moins fréquemment en fonction de la gravité des lésions. Occasionnellement, une extraction dentaire peut être indiquée en cas d’infection d’une racine dentaire.❖ Que faire en prévention ?Pour les maladies congénitales, à part lutter contre la sélection des hypertypes dans les élevages, il n’y a pas de solution préventive. Dans le cas des maladies acquises, la prévention passe par une alimentation adaptée : foin à volonté, accès limité aux granulés, légumes verts fibreux quotidiennement. De plus une ration équilibrée en calcium et un accès à une source d’UV (contact direct au Soleil, lampe UV) peuvent être conseillé pour renforcer l’insertion des racines dentaires.Question curieuse : Sans ses incisives, mon lapin peut-il encore manger ?Oui ! Les incisives servent principalement à cueillir l’herbe. Même sans incisives le lapin pourra attraper sa nourriture avec ses lèvres et sa langue. Certains lapins peuvent avoir besoin qu’on leur coupe leur nourriture en petits morceaux pour les aider à manger, mais, dans la plupart des cas, les lapins opérés sont capables de remanger seuls juste après l’intervention. Références :CROSSLEY DA. Clinical aspects of lagomorph dental anatomy : the rabbit (Oryctolagus cuniculus). J Vet Dent.1995 ;12 :137-140.JEKL V, HAUPTMAN K, KNOTEK Z. Quantitative and qualitative assessments of intraoral lesions in 180 smallherbivorous mammals. Vet Rec. 2008 ;162 :442-449.

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